Sénégal a organisé en collaboration avec GOL de tous les WACAH, un webinaire espace d’échanges et de partage entre les membres des groupes GOL afin de formuler des recommandations pour conseiller et harmoniser sur les interventions sur la gestion de l’hygiène menstruelle (GHM). Le webinaire a débuté à 16h et a pris fin un peu avant 18h30 sur ZOOM
Rapport Webinaire spécial GOL
Journée internationale de la gestion de l’hygiène menstruelle – Vendredi 28 mai 2021
Vendredi 28 mai 2021, GOL (Girls Out Loud) Sénégal a organisé en collaboration avec GOL de tous les WACAH, un webinaire espace d’échanges et de partage entre les membres des groupes GOL afin de formuler des recommandations pour conseiller et harmoniser sur les interventions sur la gestion de l’hygiène menstruelle (GHM). Le webinaire a débuté à 16h et a pris fin un peu avant 18h30 sur ZOOM.
Ce webinaire, qui entre dans le cadre de la célébration de la journée de l’hygiène menstruelle, a rassemblé près de 60 jeunes filles de GOL Sénégal, Burkina Faso, Guinée Bissau et Guinée Conakry en plus des modératrices de ces différentes plateformes.
Docteur Bamby Sylla MBENGUE, spécialiste santé de Plan international Sénégal en était la principale facilitatrice.
Cette session a été modérée par Madame Diama Diop Dia DJIGO, responsable communication de Plan international Sénégal. Elle a lancé le démarrage du webinaire par un mot de bienvenue de Madame Oumou MBAYE Modératrice de GOL Sénégal qui a salué la participation de toutes ces jeunes filles et a recentré le thème en mettant l’accent sur ses répercussions sur la scolarité des filles.
M. Bell ’aube HUINATO Directeur pays/Plan international Sénégal, dans son mot d’ouverture, est revenu sur l’importance de GOL et sur ses différentes approches notamment un niveau de conscience élevé des droits, l’entraide et l’échange entre autres. Il a terminé son propos par
féliciter les initiateurs de l’événement et réitérer l’accompagnement et l’engagement de Plan pour les initiatives en faveur des enfants et des filles.
Dr Bamby, prenant la parole, a magnifié le choix du thème qui concerne tout le monde, et de rajouter que si l’hygiène menstruelle est bien gérée cela contribuerait à améliorer la vie de milliers de filles et femmes.
C’est ainsi que les débats ont été lancés pour un partage d’expériences sur la gestion et le vécu des premières menstrues, et comment cela est appréhendé selon les pays. Il y a eu beaucoup d’interventions et de témoignages même au niveau de la chat box. Globalement, ce qui peut être retenu de la majorité de ces expériences de première fois, ce sont les sentiments de doute, d’angoisse mais surtout de gêne. A cet effet, Aïssatou partage « moi ma première expérience j’ai eu mes règles à l’âge de 13ans très tôt même lorsque je faisais la 6eme j’étais vraiment très bouleversée je pensais j’allais mourir puisse que ma mère et mes sœurs ne m’ont jamais expliqué cela c’était un tabou, pour mes sœurs et ma mère parce que pour elles j’étais petite pour parler de certains débat », Sylvia, elle, ajoute « Moi ma première expérience n’a pas été du tout rose. J’ai eu mes règles très tardivement. Malgré les cours reçus en 3eme je n’étais pas préparée. Je me suis sentie malade sale et j’avais super mal au ventre. Je croyais que j’allais mourir ». Tout cela est en grande partie dû au fait que les menstrues soient considérées comme un sujet tabou dans les sociétés africaines. En ce sens Mariama (Bénin) témoigne que : « pour ma première expérience, je venais d’avoir mes 10ans et en vacance chez ma grande sœur. J’ai remarqué la présence du sang aux toilettes et je suis revenue en pleure et expliquer à ma sœur ce que j’ai vu. Elle m’a demandé de prendre une douche et revenir. Après la douche, elle m’a montré comment mettre les serviettes et a notifié que ceci allait être mensuel mais elle était à la fois inquiète du fait que j’ai eu tôt mes menstrues. Ces inquiétudes ont fait que j’avais honte de dire que j’avais mes menstrues à qui que ce soit. On n’a plus continué une communication sur les choses à éviter et les précautions à prendre. Ma maman n’a su ça que 1an après parce que je veillais à ne pas le faire remarquer. J’ai appris le reste concernant ma santé sexuelle à l’école, avec les camarades et les centres pour adolescents et jeunes »
Ces discussions ont permis de mettre l’accent sur les mythes partagés dans tous ces pays d’Afrique sur les menstrues et sur les différents types de protection qui ne sont pas toujours adéquats ou bien souvent non accessibles. Par exemple Pacifique de la Guinée, elle, a été traumatisée par son père qui lui a fait croire qu’elle allait mourir si elle s’approchait d’un garçon quand elle a commencé à voir ses règles. Dialikatou du Sénégal a vécu la même expérience « on avait une voisine qui n’arrêtait de me dire que désormais j’allais tomber enceinte surtout quand elle me voyait parler avec un ami, elle prenait un malin plaisir à me traumatiser, alors quand un homme s’approchait de moi je me sentais si peureuse que j’en était malade. Vraiment les gens doivent arrêter de faire peur au enfant comme ça »
Certaines jeunes filles, par contre, ont été mieux préparées grâce aux cours d’économie familiale. Les témoignages ont été nombreux mais la plupart a été axée sur les mythes et la désinformation par rapport aux menstrues.
C’est quoi la menstruation ? C’est la question à laquelle le Dr Bamby a essayé de répondre compte tenu de ces différents témoignages. Selon elle, c’est un phénomène toujours difficile dont la mauvaise gestion a des conséquences malheureuses sur l’évolution des jeunes filles. En effet, cela crée des obstacles à certaines opportunités et il en résulte que des droits universellement reconnus (dignité humaine, accès aux services sociaux de bases…) sont bafoués. Elle est également revenue sur les interpellations relatives à l’utilisation des serviettes, quand et comment s’en débarrasser, comment les laver et les sécher, etc. Elle a fait le plaidoyer de l’accès pour les jeunes filles à tous les préalables nécessaires à une bonne gestion de l’hygiène menstruelle, à savoir des produits sains, des toilettes séparées, propres avec de l’eau et du savon, l’accès à l’information et aux soins sanitaires. Dr Bamby a surenchéri sur les gênes morales qui peuvent être résolues par le partage de la bonne information. « Les règles c’est normal, c’est sain et c’est naturel ». Elle a terminé ce point par la précarité menstruelle qui est due au coût inaccessible des serviettes hygiéniques. Sur ce point les participantes se sont amusées à trouver un produit indispensable du quotidien équivalent au prix d’un paquet de serviettes hygiéniques dans chaque pays.
La dernière partie du webinaire a été axée sur les actions à mettre en œuvre pour relever tous ces défis. De toutes les recommandations des participantes, l’on peut retenir :
Pour clôturer, Dr Bamby est revenue pour appuyer ces quelques recommandations des jeunes filles et en interpelle également les Organisations de la Société Civile pour des actions en adéquation avec le contexte africain pour mettre fin ou faire régresser les problèmes relatifs à la GHM.
Enfin Madame DJIGO, en présentant les enseignements tirés de ces échanges très instructifs, a encouragé les filles à plus d’engagement. Rendez-vous a été pris à la prochaine célébration de cette journée pour évaluer les initiatives entreprises par les leaders du GOL eu égard aux recommandations qui ont été faites. La session s’est clôturée dans l’ambiance et la bonne humeur par une improvisation de rap d’un duo de participantes sénégalaises, une bonne musique dansante et la photo de famille.